Ateliers d'interprétation musicale

• 5 - 11 septembre 2022 •

NAPLES, la Perle de la Couronne
Des madrigaux de Gesualdo au début de l’opéra napolitain

Naples, la Perle de la Couronne

La musique napolitaine est très riche, comme tout le Sud de l’Italie, en histoire millénaire et influences culturelles 
diverses. Naples est d’abord une ville grecque, puis elle devient romaine, ensuite bizantine et normande, après française. Sous le règne de Charles d’Anjou et Robert «le sage», la ville connaît une intense activité artistique et culturelle. Depuis 1442 le Règne de Naples est conquis par Alphonse V d’Aragon, et depuis lors les rois aragonais ne cessent de favoriser le rayonnement culturel de la ville jusqu’en 1504, date à laquelle elle perd son indépendance et fera partie de la Couronne espagnole.

C’est au début du XVIème que la musique napolitaine entre dans la scène musicale italienne avec sa propre physionomie. En 1537, publication de Canzoni villanesche alla napolitana, point de départ de la diffusion du genre dans toute l’Italie.La deuxième moitié du XVIème siècle connaît des échanges musicaux avec toute la péninsule, musique scénique, instrumentale et madrigaux fleurissent à Naples, et à la fin du siècle apparaît tout une pléiade de madrigalistes napolitains, parmi lesquels émerge la figure de Carlo Gesualdo, Principe di Venosa, qui porte le madrigal à son plus haut degré d’expression.

Madrigaux et musiques de Cour
En introduction à notre stage d'interprétation sur les débuts de l'opéra à Naples, nous aborderons Gesualdo. Peut- être à cause de la présence espagnole, pour qui la ville était la  Perle de la Couronne de l’immense empire, l'opéra napolitain est considérablement en retard sur l’Italie septentrionale. La musique espagnole, forte de sa polyphonie du Siglo de Oro, et ses efforts tournés vers l’Amérique, a attendu près d’un siècle et un changement de dynastie pour accepter les innovations italiennes. Jusqu’à 1650, la musique représentative napolitaine était composée de divertissements de Cour, organisés par le Vice-roi, à l’occasion de quelques événements importants. Les Delizie di Posillipo (1620) sont une succession d’airs et de danses composés par différents auteurs napolitains, en italien et en espagnol, dépourvus de recitar cantando.

L’opéra 
Il faudra attendre 1650 pour avoir la trace des représentations à Naples de vrais opéras. L’influence vénitienne est évidente, et selon les dernières recherches, c’est en 1650 qu'a lieu la représentation du premier opéra important à Naples, La Didone, anonyme, mais probablement celle de Cavalli, et non pas L’incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi, comme on a cru pendant longtemps, représenté en 1651 avec des adaptations pour la version napolitaine. Suit en 1652 La Veremonda de Cavalli et en 1653  Il Ciro, dont Francesco Provenzale, le premier compositeur d’opéra napolitains’attribue la paternité. Malheureusement la partition a été perdue, et il nous reste celle que Cavalli a adapté pour Venise une année plus tard. La terrible peste de 1656 avait mis un frein aux productions d’opéras, qui reprendront en 1657 avec Il Xerxe e l’Artemisia, opéras de Cavalli avec des adaptations de Provenzale. Par contre, il est certain que le drame sacré La Colomba ferita (1670) est entièrement de la main du compositeur napolitain. El robo de Proserpina, opéra de Francesco Coppola, entièrement en espagnol et composé sur le modèle des opéras espagnols de Calderón de la Barca, Celos aún del aire matan y La Púrpura de la Rosa, avec un récitatif tout à fait différent au recitar cantando représente une curiosité.

Nous proposons dans ce séminaire d’aborder les madrigaux de Gesualdo du 5ème et 6ème livres, quelques airs du Delizie di Posillipo, et des arias et scènes de La Didone, L’incoronazione di Poppea, la Veremonda, La colomba ferita et El rapto de Proserpina. Quelques Villanelles du XVIIème viendront ponctuer le caractère spécifiquement napolitain de cette musique.

Equipe pédagogique 2022

Rosa Dominguez

chant

Barbara Kusa

chant

Eugène Ferré

basse continue et cordes pincées

Pavel Amilcar

musique d'ensemble

GABRIEL GARRIDO

direction générale

Maximiliano Baños

Assistant

Collaborateurs et accompagnateurs

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Jennifer Vera

clavecin, harpe espagnole

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Victor Aragon

viole da gambe

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Luce Courceulles

harpe italienne

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Pedro Alcacer

chitarrone, guitar

REPERTOIRE

Le thème de ces Ateliers 2022, destinés aux chanteurs, instrumentistes et continuistes, sera la musique à Naples, joyau de la Méditerranée, riche d’une culture millénaire faite d’influences diverses. Nous avons choisi la musique de cette ville unique dans la première moitié du XVIIème siècle, à l’époque où elle faisait partie de la Couronne d’Espagne et était gouvernée par un vice-roi espagnol. On l'appelait « la perle de la Couronne », tant son activité culturelle dépassait les autres villes de l’Empire. L’influence espagnole n’a fait qu’accentuer, dans les arts, cette diversité. Les échanges avec l’Italie septentrionale, surtout avec Venise et son opéra, étaient alors très fructueux. 

Depuis les madrigaux de Gesualdo (1611) jusqu’à El robo de Poserpina (1678), seront abordés dans les différents ateliers, des musiques riches et variées de cette période charnière de l’histoire. Les chanteurs solistes pourront choisir des airs d’opéras de Monteverdi, Cavalli, Provenzale et Coppola. Pour la musique d’ensemble, on travaillera les 5ème et 6ème livres de madrigaux de Gesualdo, ainsi que les Villanelle des différents auteurs, et des extraits de la Festa à Ballo. Pour la musique instrumentale, des oeuvres de Falconiero et de Trabaci seront proposées.

Déroulement du stage

La musique sera divisée en trois volets : 
Les chanteurs solistes pourront travailler dans les leçons individuelles les airs ou scènes d’opéra qu’ils auront choisis au préalable, dans une liste qui sera proposée.
Les madrigaux et les Vilanelle, dans lesquels les chanteurs seront seuls dans leur voix respective.I Ils seront choisis au début du stage par rapport au nombre de participants, et on les travaillera surtout l’après midi.
La musique instrumentale (à partir du 7 septembre)

Le Village de Montfrin. Ancienne commanderie des Templiers dont la magnifique église romane et le superbe château baroque entourant le donjon du Moyen-Age sont les témoins d'un passé glorieux. Les pierres romaines encore présentes fon écho au Pont du Gard. C'est précisément à Montfrin que, selon la légende, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, rencontre Madeleine Béjart.

Une belle histoire d'amour baroque commence...

INSCRIPTION AU STAGE 2022